Les genres biographiques
En 1975, Philippe Lejeune publie Le pacte autobiographique, un essai dont le but est de définir l’autobiographie, genre littéraire peu étudié, mais datant depuis plusieurs siècles. Lejeune utilise les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, écrites au XVIIIe siècle et considérées comme les premières traces du genre autobiographique. Philippe Lejeune tire donc un passage de cet ouvrage pour établir ce qu’il appellera le pacte autobiographique : « Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple, et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature; et cet homme, ce sera moi. » Dans ces deux phrases tiennent les trois valeurs propres au genre autobiographique et formant le pacte : valeur de vérité, valeur d’action et valeur d’identité.
C’est à partir de ces trois valeurs que Philippe Lejeune propose une définition moderne de l’autobiographie : « Un récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité. » C’est grâce à cette définition (qui peut tout aussi bien fonctionner comme une grille à sept points) que l’autobiographie devient un pacte que fait l’auteur avec le lecteur. Ce pacte permettra à Philippe Lejeune de définir les autres genres biographiques et surtout de les distinguer de l’autobiographie.
En créant un tableau synthèse portant sur les différents genres biographiques, Philippe Lejeune crée une catégorie qu’il n’arrive pas à nommer, celle d’un roman (donc fictionnel, avec un personnage) qui respecte le pacte autobiographique (coïncidence entre l’auteur et le narrateur, en ajoutant ici le personnage qui participe à la même coïncidence). Jusque là, il n’y avait pas d’exemple précis d’une œuvre littéraire pouvant appartenir à cette « case aveugle » jusqu’à ce que Serge Doubrovsky, auteur et critique littéraire français, s’y intéresse.
C’est à partir de ces trois valeurs que Philippe Lejeune propose une définition moderne de l’autobiographie : « Un récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité. » C’est grâce à cette définition (qui peut tout aussi bien fonctionner comme une grille à sept points) que l’autobiographie devient un pacte que fait l’auteur avec le lecteur. Ce pacte permettra à Philippe Lejeune de définir les autres genres biographiques et surtout de les distinguer de l’autobiographie.
En créant un tableau synthèse portant sur les différents genres biographiques, Philippe Lejeune crée une catégorie qu’il n’arrive pas à nommer, celle d’un roman (donc fictionnel, avec un personnage) qui respecte le pacte autobiographique (coïncidence entre l’auteur et le narrateur, en ajoutant ici le personnage qui participe à la même coïncidence). Jusque là, il n’y avait pas d’exemple précis d’une œuvre littéraire pouvant appartenir à cette « case aveugle » jusqu’à ce que Serge Doubrovsky, auteur et critique littéraire français, s’y intéresse.
Journal intime | Rédigé au " Je ", mais pas rétrospectif. |
Mémoires | Coïncidence entre l'auteur et le narrateur, mais l'objet des mémoires est l'Histoire et la société. |
Essai | Coïncidence entre l'auteur et le narrateur, mais l'auteur partage ses expériences et réflexions sans chronologie, sans ordre. |
Autoportrait | Pas de cadre rétrospectif et offre une image de l'auteur dans l'instant. |
Roman biographique | Le personnage principal est le narrateur, mais pas l'auteur : il faut être un lecteur averti pour le savoir. |
Biographie | Récit de la vie d'une personne réelle, mais rédigé par un autre auteur. |
Case aveugle* | Concordance du nom de l'auteur, du personnage et du narrateur, mais dans un cadre fictionnel. |